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La contradiction interne des États dans la lutte anti-drogues

Publié le par Philippe J-A Le Bihan

   Voici qu'en Belgique le phénomène du trafic de drogues (mais principalement cocaïne) défraye les journaux. Mais il existe une contradiction interne dans la logique des gouvernements et des partis belges dans leur prétendue volonté de lutte contre les addictions et les dégâts dus à la consommation de drogue.

   Car, d'une part l'État veut lutter contre les trafics et d'autre part il veut néanmoins qu'une partie du trafic ait lieu! Pourquoi? Car, puisque nos sociétés ont abandonné la religion (Opium du Peuple), alors il faut lui offrir du vrai opium! Le but étant double: d'une part endormir l'esprit critique et les capacités de réflexions, d'autre part détruire mentalement ceux qui par l'exercice justement de l'esprit critique menacent la stabilité des partis et des institutions.

   Pour le premier item, l'industrie de l'alcool, bien belge, pourrait être suffisant. Mais l'alcool peut se consommer en société, dans des bars ou en réunions privées, ce qui au contraire du but recherché permettrait de développer l'esprit critique et les initiatives de transformation / annihilation des partis et institutions par l'échange de parole libre entre individus que cela génère de facto.

   Promouvoir l'usage de drogues destructives mentalement devient alors une nécessité, fut-ce temporaire, pour isoler chaque individu plutôt "border-line", "déviant politiquement" du reste de la société et le transformer en simple "marginal".

   C'est si vrai que des deals peuvent avoir lieu juste à côté d'un commissariat, tant que cette zone de l'espace public est fréquenté par ce que Karl Marx désigne comme le "lumpenprolétariat" cela ne générera aucune intervention policière. Mais qu'on s'avise de vendre près d'une Université (formatrice de la future bourgeoisie décisionnelle), que l'on risquera vraiment gros là.

   Et ce n'est pas pour rien que le monde politique belge semble ouvrir les yeux soudainement sur le problème de la cocaïne, qui clairement pour en arriver à ce point existe depuis des dizaines d'années en Belgique. En effet, juste avant ces opérations anti-drogues on devait apprendre que la bourgeoisie était elle-même rongée par la consommation de drogues fortes.

   Que le lumpenprolétariat et les sans-papiers en soient atteints, cela n'inquiète évidemment aucun parti ni même l'extrême-droite, mais que la bourgeoisie tombe elle aussi dedans là ça dérange vraiment! Et c'est la seule chose qui dérange en fait...

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